Grâce au soutien du Fonds IMMUNOV, et en collaboration avec l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, l'Université de Paris, l'INSERM, l'Institut Imagine et l'Institut Pasteur, nous avons identifié un phénotype unique chez les patients les plus sévèrement malades.
Il consiste en une réponse profondément altérée à l'interféron (IFN) de type I, caractérisée par une faible production et activité de l’IFN, et en conséquence une diminution des gènes impliqués dans la défense anti-virale. Ce phénomène est associé à une charge virale persistante dans le sang et à une réponse inflammatoire exacerbée, due en partie au facteur de transcription NFkappaB, qui régule de nombreuses voies inflammatoires. Cette réponse inflammatoire est aussi caractérisée par une augmentation du TNF-alpha et d'interleukine-6, molécules pro-inflammatoires, ainsi que par une augmentation des molécules impliquées dans le recrutement des cellules immunitaires dans les tissus.
Le déficit en IFN de type I dans le sang est une caractéristique majeure des formes sévères de Covid-19, qui pourrait identifier et définir une population à haut risque. Cette étude justifie d’évaluer l'administration d'IFN combinée avec un traitement adapté, ciblant l'interleukine-6 ou le TNF-alpha, chez les patients les plus sévères. Ces données suggèrent également d’utiliser avec précaution les médicaments interférant avec la voie de l'interféron.

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