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  • benjaminterrier

Un défaut d'activité de l'interféron de type I caractérise les formes sévères de Covid-19

Dernière mise à jour : 26 avr. 2020

L’infection par le coronavirus 2019 (Covid-19) est une menace mondiale majeure ayant causé plus de 100 000 décès dans le monde. Elle se caractérise par des profils évolutifs variables liés à des différences de réponse immunitaire de l'hôte. Toutefois, les caractéristiques immunologiques et les mécanismes moléculaires impliqués dans la sévérité du Covid-19 restent jusqu'à présent mal connus. 


Nous avons effectué, grâce au soutien du Fonds IMMUNOV, et en collaboration par l'Institut Imagine et l'Institut Pasteur, une étude immunologique comprenant une analyse des cellules immunitaires, de l’expression des gènes de la réponse immunitaire et la mesure de molécules de l’immunité, appelées cytokines, chez des patients atteints de Covid-19 avec des niveaux variables de gravité de la maladie.


Nous avons identifié un phénotype unique chez les patients les plus sévèrement malades. Il consiste en une réponse profondément altérée à l'interféron (IFN) de type I, caractérisée par une faible production et activité de l’IFN, et en conséquence une diminution des gènes impliqués dans la défense anti-virale. Ce phénomène est associé à une charge virale persistante dans le sang et à une réponse inflammatoire exacerbée, due en partie au facteur de transcription NFkappaB, qui régule de nombreuses voies inflammatoires. Cette réponse inflammatoire est aussi caractérisée par une augmentation du TNF-alpha et d'interleukine-6, molécules pro-inflammatoires, ainsi que par une augmentation des molécules impliquées dans le recrutement des cellules immunitaires dans les tissus. 


En conclusion, le déficit en IFN de type I dans le sang est une caractéristique majeure des formes sévères de Covid-19, qui pourrait identifier et définir une population à haut risque. Cette étude justifie d’évaluer l'administration d'IFN combinée avec un traitement adapté, ciblant l'interleukine-6 ou le TNF-alpha, chez les patients les plus sévères. Ces données suggèrent également d’utiliser avec précaution les médicaments interférant avec la voie de l'interféron.


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